Le premier institut d’études avancées (IEA) au monde basé dans une école de commerce.
Le Centre for Unframed Thinking (CUT) est une initiative de Rennes School of Business (Rennes SB) et de ses partenaires pour favoriser la recherche interdisciplinaire au plus haut niveau international. Il contribue à l’effort global consacré à l’analyse des nombreuses questions complexes soulevées par les crises actuelles. Celles-ci incluent le changement climatique, les pandémies émergentes et les transitions technologiques. Ces transitions n’ont pas seulement alimenté des processus d’innovation et d’adaptation majeurs au niveau des entreprises, mais elles ont également généré des questions fondamentales d’un point de vue individuel ou social qui ne peuvent être traitées de manière convaincante par de simples ajustements des cadres de pensée existants.
Prof. Raouf Boucekkine, Directeur Général du CUT, Doyen Associé pour la recherche
Le CUT est le premier institut d’études avancées (IEA) au monde basé dans une école de commerce.
En avril 2023, le CUT a rejoint le consortium d’IEA français, FIAS (French Institutes for Advanced Study), co-financé par l’Europe (Marie Curie-Sklodowska Actions). Le CUT devient ainsi le 7e IEA du consortium, et Rennes la 7e ville du réseau après Aix-Marseille, Lyon, Montpellier, Nantes, Orléans-Tour et Paris.
Les IEA ont fait irruption dans le paysage académique français au début de ce siècle avec pour but affiché de booster l’internationalisation et l’excellence de la recherche, notamment en sciences sociales, selon le modèle lancé par Princeton il y a presque un siècle déjà.
Prof. Sarah Robinson, Co-Directrice
Le CUT est innovant à plusieurs égards, en particulier :
![]() Guillaume Bagnarosa | ![]() Imen Nouira | ![]() Mahabub Rahman |
Au cours des trois dernières décennies, les activités industrielles et humaines ont induit de graves problèmes environnementaux et provoqué des changements climatiques dans le monde entier. Les conséquences néfastes des activités industrielles sur l’environnement ont incité les parties prenantes, notamment les régulateurs gouvernementaux et les consommateurs conscients, à faire pression sur les dirigeants industriels et à les encourager ou/et les pousser à adopter et à mettre en œuvre des stratégies d’entreprise respectueuses du climat. Les entreprises sont donc contraintes de repenser leurs modèles et stratégies d’entreprise existants pour se conformer à ces nouveaux défis environnementaux, aux réglementations et aux changements dans les modes de consommation. Le management environnemental et l’innovation verte sont reconnus comme des outils aidant les entreprises à réduire l’impact des systèmes industriels et des activités humaines sur l’environnement. Ce programme comprendra des exposés, des dialogues, des débats et des ateliers dans les deux domaines décrits ci-dessous.
Soixante pour cent de l’environnement naturel de la planète a été dégradé au cours des dernières décennies. Par conséquent, la dégradation de l’environnement est passée d’une question périphérique à une préoccupation socio-économique importante au cours des dernières décennies. Les initiatives d’innovation verte sont censées être l’une des orientations stratégiques cruciales pour faire face à la dégradation apparemment inexorable de l’environnement. Un effort concerté, impliquant divers types d’acteurs gouvernementaux, intergouvernementaux, industriels et sociétaux, est toutefois essentiel pour développer et déployer des activités d’innovation verte efficaces. Ce courant explore les stratégies, les causes, les conséquences et les obstacles de l’innovation verte à trois grands niveaux : A) l’innovation verte au niveau du pays ; B) l’innovation verte au niveau de l’industrie ; C) l’innovation verte au niveau de l’entreprise. En outre, ce volet s’efforce de mettre en lumière la manière dont l’interconnexion entre ces trois niveaux accélère ou ralentit les activités d’innovation verte dans un contexte national/régional spécifique. Ainsi, ce courant de recherche englobe un sujet multidisciplinaire qui nécessite l’intégration de diverses perspectives telles que sociologiques, politiques, financières, économiques et écologiques.
L’objectif principal de ce courant est de développer et de diffuser des connaissances et des idées approfondies et complètes sur l’innovation verte en intégrant les perspectives variées de divers acteurs/parties prenantes qui ont un impact direct et indirect sur les activités d’innovation verte. À cette fin, nous organisons périodiquement des conférences, des séminaires, des symposiums et des tables rondes pour discuter et débattre des questions essentielles relatives à l’innovation verte.
Le changement climatique peut (et va de plus en plus) affecter notre santé, notre production alimentaire, nos infrastructures, notre sécurité et nos conditions de travail. Si plusieurs secteurs sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, comme l’agroalimentaire, le tourisme ou les compagnies d’assurance, d’autres comme l’énergie et les transports ont déjà entamé leur transition pour limiter les émissions de GES résultant de leur activité, et donc leur contribution au réchauffement de la planète. Chaque entreprise d’un secteur donné se caractérise par une capacité donnée à adapter ses décisions de gestion aux effets actuels et futurs du changement climatique et par une nécessité spécifique de réduire les sources d’émissions de GES. De plus, du point de vue des gouvernements, les conséquences du changement climatique telles que l’élévation du niveau de la mer, les sécheresses sévères ou les inondations ont déjà contraint des communautés entières à se déplacer pour limiter le risque de famine. À l’avenir, on s’attend à ce que le nombre de « réfugiés climatiques » augmente et nécessite par conséquent des interventions résolues des gouvernements.
Ce courant de gestion du climat se concentre sur les solutions permettant d’anticiper les effets négatifs du changement climatique sur l’économie et proposera des mesures appropriées pour prévenir ou minimiser les dommages qu’ils peuvent causer. En outre, notre courant de recherche vise, par le biais d’une approche transdisciplinaire, à aider les gestionnaires et les décideurs politiques à respectivement tirer parti des opportunités commerciales ou à anticiper/atténuer les risques géopolitiques qui peuvent survenir.
Publications sélectionnées par les Senior Fellows du CUT et les chercheurs du RSB:
![]() Marco Michelotti
| ![]() Sarah Robinson
| ![]() Julia Roloff
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Ce programme interdisciplinaire, divisé en trois symposiums, vise à explorer comment l’organisation humaine peut soutenir le développement futur de systèmes organisationnels durables, faisant progresser l’avenir de l’humanité. S’inspirant de la sociologie, de l’anthropologie, de la philosophie, des sciences politiques, de l’activisme social, ainsi que des études sur les entreprises et les organisations, les trois événements consisteront en des dialogues interdisciplinaires, des débats et des présentations entre et par des théoriciens, des chercheurs, des stratèges, des praticiens et des activistes, se concentrant respectivement sur l’organisation passée, présente et future. Nous discuterons de la manière dont les études et les théories dominantes de l’organisation et de la représentation des intérêts ont été complices non seulement du développement de pratiques et de comportements commerciaux instables, mais aussi de l’exclusion de paradigmes théoriques alternatifs, affectant négativement les efforts visant à développer des idées (alternatives). Nous suivons la façon dont l’héritage de tels processus dans le présent pose des menaces continues au développement de formes d’organisation plus équitables et durables et nous explorons comment légitimer et adopter une variété de perspectives. Le programme s’efforce ensuite de proposer des alternatives en mettant en lumière les bonnes pratiques actuelles et en identifiant les possibilités futures de s’organiser contre (plutôt que vers) l’extinction mondiale et d’améliorer les structures sociétales et organisationnelles. Le programme impliquera 5-6 CUT Senior Fellows, des conférenciers de la RSB, et des conférenciers invités comprenant des universitaires, des activistes et des praticiens. Les grands courants entrecroisés à travers les trois symposiums sont les suivants :
La surconsommation : L’utilisation de matériaux, d’électricité, d’eau et de sol augmente plus rapidement que la population humaine (Nations Unies 2020). Dans les pays industrialisés, l’âge moyen des appareils ménagers et des appareils électroniques a diminué (Ala-Kurikka 2015), ce qui contribue à une tendance générale à consommer davantage de produits sans améliorer le bien-être ni réduire les niveaux de pauvreté. Le recyclage et les opérations en circuit fermé sont des solutions imparfaites pour résoudre ce problème car ils nécessitent toujours l’utilisation d’électricité et d’eau et ajoutent à l’empreinte environnementale de l’humanité. Investissement social et entrepreneuriat social : Les entreprises à mission sont considérées comme des solutions viables pour rendre les sociétés plus durables. Dans de nombreux pays, de nouvelles formes juridiques telles que la société à mission (France) ou la « benefit corporation » (États-Unis) sont encouragées pour rendre plus attrayante la conception d’une entreprise qui répond à un ou plusieurs objectifs sociaux et/ou environnementaux dans le cadre de ses activités commerciales. Avec l’essor des entreprises sociales, l’investissement à impact social se développe également et est soutenu par les décideurs politiques, y compris l’Union européenne.
L’objectif de ce volet est d’évaluer et de proposer des solutions pour les risques suivants : risques liés au marché du travail, risques liés à la sécurité sociale, risques liés à la sécurité de la représentation, risques politiques et géopolitiques et risques liés à la santé. Les sujets associés comprennent également : la migration, la montée des idéologies fascistes/populistes et les conséquences involontaires de l’adoption généralisée des technologies de surveillance et de l’intelligence artificielle (IA), y compris, mais sans s’y limiter, les risques associés à la théorie de la singularité (Kurzweil 2005). Ce courant étudiera comment ces risques interagissent et peuvent s’aggraver en une possible désintégration des institutions sociales et politiques qui médiatisent les conflits et assurent un certain degré de cohésion sociétale.
Ce volet (ré)envisage le rôle du leadership pour relever les grands défis de notre monde actuel et futur : comment comprendre l’importance du leadership dans les relations économiques, politiques, technologiques et sociales de l’organisation et de la société pour œuvrer à un avenir durable ? Comment des formes alternatives de leadership, par exemple le leadership indigène, le leadership inspiré par le féminisme, le paradoxe et le pragmatisme, peuvent-elles apporter un nouvel éclairage et de nouvelles compréhensions pour guider et développer les leaders dans les secteurs clés, les industries, les partis politiques et les mouvements sociaux ?
Publications sélectionnées par les chercheurs seniors du CUT et la faculté de Rennes SB:
![]() Balaji Makam | ![]() Antonio Vezzani | ![]() Jean-Marie Bonnin |
Le développement et l’innovation technologiques influencent l’évolution des sociétés et sont à leur tour influencés par la manière dont les sociétés évoluent. Quels sont les nouveaux modèles émergents de développement technologique et d’innovation ? Comment sont-ils liés à de nouvelles attitudes envers l’innovation ? Comment vont-ils modifier la perception de ce qui est bon ou non pour la société ? Pourrions-nous définir une voie technologique durable en tenant compte de toutes ces dimensions et concevoir des outils pour la mettre en œuvre ? Ce programme aborde ces questions par le biais d’une approche pluridisciplinaire où les considérations commerciales et économiques sont intégrées aux vues de l’évaluation et de la prévision technologiques, de l’éthique, de la diffusion des connaissances, de l’histoire et de la philosophie des sciences, ainsi que des considérations sociétales et politiques. À cette fin, ce programme relie le large éventail de connaissances détenues par différentes parties prenantes, notamment le monde universitaire, l’industrie, la société civile et les décideurs politiques.
L’histoire regorge d’exemples de nouvelles technologies introduites trop tôt, qui ne répondaient pas vraiment à un besoin ou à une envie, qui étaient finalement mal conçues pour le public visé ou qui étaient socialement inadaptées. Dans un contexte de changement technologique accéléré et de concurrence mondiale, les entreprises doivent développer des solutions innovantes complexes qui nécessitent l’interaction de multiples acteurs. Dans ce cadre, l’intégration de la connaissance et du sens est une dimension stratégique essentielle pour garder l’avantage.
Les écosystèmes d’innovation et un développement ou une application significative des technologies ne devraient pas considérer les personnes uniquement comme la fin du processus, mais intégrer les désirs et les aspirations dès le début en adoptant une approche centrée sur l’homme. Une position centrée sur l’homme est importante pour aller au-delà du PIB dans la recherche de nouveaux indicateurs incorporant le bien-être, par exemple, la santé et la sécurité sont importantes lorsque nous évaluons des choix alternatifs. La mise en œuvre de systèmes d’innovation centrés sur l’homme est essentielle à cet égard et constituera un axe majeur du programme CUT.
Une approche attentive de la connaissance et de l’innovation permettra de réarticuler un vieux point : l’innovation a une direction, pas seulement un taux de changement. Les choix en matière d’innovation sont complexes et souvent contestés (par exemple, les problèmes liés à l’acceptation des vaccins), et la recherche sur l’innovation devrait aller au-delà des possibilités offertes par les nouvelles technologies pour examiner les implications, le caractère souhaitable et les éventuelles conséquences néfastes de certaines innovations sur la société dans son ensemble. En d’autres termes, il s’agit d’apporter une réflexion éthique sur les implications générales des innovations suffisamment tôt dans le processus de diffusion de l’innovation.
En effet, dans les phases initiales de la diffusion des innovations, les aspects positifs ont tendance à être exagérés et les aspects négatifs sous-estimés. Les nouvelles technologies émergentes créent de nouvelles opportunités mais génèrent également de nouvelles contraintes. Par exemple, un monde numérique est un monde où certains matériaux critiques auront de l’importance et où l’approvisionnement et le recyclage seront cruciaux ; un monde en partie piloté par l’IA peut limiter l’ensemble des choix disponibles pour les humains et induire de graves perturbations dans l’équilibre du pouvoir formel et informel au sein et entre les communautés et les secteurs socio-économiques. Pour une structure de marché donnée, y compris dans une économie de marché libre, les innovations peuvent effectivement être manipulées, ce qui appelle une meilleure compréhension du rôle des pouvoirs dans l’orientation de l’innovation.
Après des décennies de marchés libres, de privatisations et de croissance non supervisée, les récentes crises majeures (financières, climatiques, COVID, guerre en Ukraine, etc.) ont amené à repenser le modèle économique actuel et la manière dont les économies et les acteurs mondiaux interagissent. L’autonomie stratégique des technologies clés gagne du terrain, entre autres parce qu’un rôle fort dans la géopolitique mondiale, comme la défense de la démocratie, exige un certain degré d’autonomie. Aujourd’hui, le contrôle des technologies clés émergentes liées à la santé, au climat et à la numérisation est une préoccupation politique croissante, tant au niveau national qu’européen.
Les théories économiques et de gestion ont été développées en faisant largement abstraction du pouvoir et de la géopolitique. Des concepts comme le pouvoir, la souveraineté, la sécurité ou la résilience devraient inspirer de nouvelles théories et la fertilisation croisée de différentes disciplines est un facteur clé pour faire progresser notre compréhension de l’innovation dans un monde globalisé.
Publications sélectionnées par les chercheurs seniors du CUT et les professeurs de Rennes SB:
Une des particularités du CUT en tant qu’Institut d’études avancées est d’accueillir des fellows sur une période de résidence plus courte, ne dépassant pas 3 mois par an, et généralement pour un séjour d’un minimum de 2 semaines (un fellowship typique dans le système IEA est d’un semestre ou d’une année académique). Ce choix est essentiellement motivé par le souci de ne pas transiger avec le critère d’excellence scientifique et de coller au mieux à la dynamique des projets de recherche en cours à Rennes SB et chez les partenaires.
Comme le veut le système IEA, les fellows sont externes à Rennes SB et aux partenaires. Ils sont invités et/ou sélectionnés sur la base d’appels publics afin de favoriser les interactions au plus haut niveau avec les chercheurs de Rennes SB et des partenaires. Dans le cas du CUT, les fellows sont soit des chercheurs nationaux ou internationaux de premier plan, soit d’éminents experts non universitaires issus de la sphère socio-économique et de grandes institutions nationales et internationales, soit des intellectuels et des artistes indépendants.
Trois formes de fellowships sont proposées :
Outre la production d’idées qui serviront à l’élaboration de projets de recherche de haut niveau, l’activité du CUT prend diverses formes, non seulement dans la recherche (le principal résultat) mais aussi dans l’enseignement et l’engagement public. Voici une courte liste d’événements sélectionnés.
Cela va d’un séminaire mensuel régulier, simplement appelé séminaire CUT, au Campus CUT (un ou deux par an) en passant par des séminaires ou ateliers occasionnels organisés de manière opportuniste en fonction de la présence de personnalités académiques et/ou non académiques intéressantes dans le voisinage proche ou sous la sollicitation de partenaires locaux et nationaux. Les campus CUT ont pour but de réunir une ou deux fois par an (sur le campus et/ou virtuellement) un groupe de boursiers CUT et de chercheurs de Rennes SB et des partenaires pour échanger (et éventuellement initier des projets) sur des sujets choisis. Ils comprennent des conférences/exposés donnés par les fellows et des travaux de groupe, proche du modèle de l’Académie intercontinentale UBIAS.
Les fellows seront occasionnellement invités à enseigner des cours de doctorat (sur accord préalable) avec une série de conférences doctorales dédiées au CUT ou à donner des conférences pour la Grande École suivant des arrangements avec les responsables de cette composante de la Rennes SB. Les partenaires de Rennes SB impliqués dans le CUT pourraient également profiter de ce dispositif.
Il s’agit d’une composante essentielle du programme du CUT afin d’accroître la visibilité locale. L’idée est d’organiser une série de conférences publiques CUT pour un grand public de la ville et des quartiers, qui seront typiquement organisées en dehors des campus de Rennes SB et des partenaires. Cinq à six conférences par année académique serait une bonne fréquence.
Restez au courant de tous les événements à venir sur les comptes Twitter et LinkedIn de l’école…
Olivier Bouin |
![]() Céline Azemar | ![]() Sarah Robinson | ![]() Raouf Boucekkine |
Le CUT est géré par un comité exécutif composé de membres du corps professoral de Rennes SB et de ses partenaires, coordonné par une administratrice, Christèle Wright. Il comprend le(s) directeur(s) et les directeurs de programmes de la CUT, ainsi que les membres réguliers suivants :
![]() Thomas Flichy de la Neuville | ![]() Svetlana Serdukov | ![]() Ljupka Naumovska | ![]() Carole Bonanni
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![]() Christos Alexakis | ![]() Dermot Breslin
| ![]() José Parra
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Réseau français des instituts d’études avancées (RFIEA)
Network of European Institutes for Advanced Studies (Netias)
Worldwide Network of University-based Institutes for Advanced Study (UBIAS)