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Faculté & Recherche -La minute géopolitique : Reprise des hostilités au Kurdistan – Décryptage

La minute géopolitique : Reprise des hostilités au Kurdistan – Décryptage

Découvrez la chronique de Thomas Flichy de La Neuville, titulaire de la nouvelle Chaire de géopolitique de Rennes School of Business, à propos du conflit turco-syrien.

« Contrairement à ses déclarations contradictoires ayant pour seul but de prendre l’initiative sur des médias qui lui sont hostiles, M. Trump a pour objectif géopolitique de se retirer du Moyen-Orient. Il justifie le retrait américain en Syrie par le fait que ses forces spéciales aient fini par armer des djihadistes contre le gouvernement Syrien. Cette politique isolationniste avait été mise en sommeil aux États-Unis depuis la fin du XIXesiècle. La quasi-totalité de l’appareil d’État américain y est opposée. La ligne interventionniste est représentée par le propre gendre de Donald Trump, Jared Kuschner. La décision de M. Trump de retirer ses forces spéciales au Levant se heurte par conséquent à l’opposition conjointe de ses proches conseillers et de l’armée.

Dr Thomas FLICHY de La NEUVILLE, Rennes School of BusinessD’un point de vue géopolitique, la Turquie était jusqu’à 2016, l’alliée otanienne des États-Unis. Mais après le coup d’état manqué, la Turquie a opéré une volte-face spectaculaire en se rapprochant conjointement de la Russie et de l’Iran. Russes, Turcs et Iraniens ont opéré un partage des tâches en Syrie : Poutine laissant les Turcs réduire militairement les Kurdes, les Turcs laissant la main aux Russes dans le reste de la Syrie, les Iraniens armant le Hezbollah au sud au détriment d’Israël.

Jusqu’à présent, les Kurdes étaient financés et armés par les États-Unis, et l’Allemagne. Les Kurdes peuvent en effet déstabiliser la Syrie et l’Iran, ennemis historiques des États-Unis. Aujourd’hui les États-Unis tarissent leurs financements. Or la Turquie dispose d’un fort moyen de pression sur les Allemands : l’ouverture de la vanne des migrations syriennes. Le chantage aux migrants est d’ailleurs monnayé par la République fédérale qui paie afin que le robinet migratoire turc ne soit ouvert qu’à moitié.

La reprise des hostilités turques contre les Kurdes s’expliquent pour la raison suivante : le retrait américain laisse russes, iraniens, turcs et syriens maîtres du jeu. Or l’alliance entre la Turquie d’une part et le camp Russie-Iran-Syrie, de l’autre, s’est fissurée. C’est la raison pour laquelle l’offensive turque a été condamnée par l’Iran et la Syrie. C’est également la raison pour laquelle les Kurdes – auxquels Bachar-al-Assad avait accordé une certaine autonomie – sont venus se jeter dans ses bras. La diplomatie américaine – hostile à Trump – s’est engouffrée dans la brèche afin d’attiser les divergences russo-turques. »

 

Thomas Flichy de La Neuville

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